Le 31 décembre 1999, alors que tout le monde craignait le bug de l’an 2000, moi, du haut de mes 15 ans, je faisais plutôt la résolution de perdre du poids. New millenium, new me. Une tradition annuelle qui me suivrait pour les vingt prochaines années.
Car comme bien des choses qui reviennent année après années (les tops 20 à la radio, les jokes déplacées des mononcles dans les partys de Noël, le sucre à la crème de grand-maman), le désir de perdre du poids a toujours été omniprésent dans ma vie et encore plus en début d’année. Comme si par magie, dans la nuit séparant une année d’une autre, quelque chose allait changer. L’année à venir serait enfin “la bonne”.
Année après année, peu importe la saison dans laquelle j’étais dans ma vie, j’ai eu la même résolution.
Même l’année où j’étais dans la meilleure forme de ma vie après avoir couru un demi-marathon. Même les années où j’avais des touts-petits bébés naissants dans mes bras. Mais surtout les années où ma relation avec mon corps était à son plus bas.
Et du poids j’en ai perdu. Et j’en ai gagné. Et reperdu et regagné. Une montagne russe sans plaisir. Des portes tournantes, mais surtout une obsession grandissante.
Parce que cette résolution constante n’était en fait qu’une roche de plus dans la balance de l’inconfort – une déception récurrente que je n’avais pas réussi l’année d’avant, donc que j’étais un échec. Que je devais me “reprendre en main”.
Puis en 2019, après une année assez difficile merci, j’ai décidé de tout lâcher. De faire la paix avec cette montagne russe. Alors j’ai pris une nouvelle résolution: celle de me réconcilier avec mon corps. Mais malgré mes bonnes intentions, encore une fois j’avais tout faux: le concept de la résolution.
Cette croyance encore une fois que tout serait différent du jour au lendemain parce que le calendrier change de page. De la même façon que tous ces lundis où j’ai voué une nouvelle ère de régime, d’exercice, de prise en main, ce “tout ou rien” était encore une roche dans cette foutue balance de la déception.
Et puis, soyons honnête, 2020 a été assez difficile comme ça.
Alors voilà ma résolution de 2021: pas de résolution. Pas de tout ou rien. Je ne me promets pas de ne pas monter sur ma balance. Je ne me promets pas de manger sans culpabilité. Je ne me promets pas de bouger seulement pour le plaisir.
Est-ce que ce sont les objectifs que j’aimerais atteindre éventuellement? Absolument. Mais en 2021 ou plus tard. En janvier ou en mai. Quand ça arrivera. Et si en cours de route je fais autrement, ce sera ben ben correct. Parce que je suis un “work in progress”. Mais aussi parce que cette version de moi-même que je suis présentement est parfaite et que si c’est la personne que je suis pour toujours, et bien ce sera ça.
Pas de résolutions, juste de l’acceptation.
Par: Marilou Joron
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