Comment les pratiques d’incarnation soutiennent la guérison des troubles de l’alimentation

Qu’est-ce que l’incarnation?

Sandrine vivait un moment d’incarnation, qui est la « capacité de ressentir un sentiment de connexion entre l’esprit et le corps » (1). L’incarnation englobe également l’expérience du corps tel qu’il s’engage dans le monde, c’est l’expérience d’une personne de vivre en tant que corps (2). Cela inclut l’expérience vécue du corps et du corps physique qui se manifeste dans le monde.

Les pratiques d’incarnation s’inscrivent dans le cadre de la psychologie somatique, qui suppose que « les événements ont un impact sur notre être physique, émotionnel, cognitif et spirituel dans son ensemble » et que « tous les événements doivent être traités par nos systèmes sensoriels » (3). Dans les pratiques d’incarnation, le corps est utilisé comme outil de guérison et permet une relation entre notre corps, nos pensées et nos actions. Pour mieux comprendre l’incarnation, il est utile de comprendre les différentes manières dont notre corps traite les informations sensorielles.

En tant que moyen d’y faire face, l’expérience de la stigmatisation liée au poids prédit un cercle vicieux de symptômes de troubles alimentaires, d’évitement de l’activité physique et de recours aux soins de santé. Cela tend à entraîner des difficultés à gérer le poids et la prise de poids, ce qui entraîne finalement une stigmatisation accrue de la part des pairs. Heureusement, vous pouvez aider en tant que parent.

Systèmes de rétroaction sensorielle

 

Il existe trois systèmes de rétroaction sensorielle, à travers lesquels l’incarnation est cultivée :

  • L’extéroception nous permet d’appréhender l’environnement extérieur grâce à nos sens (yeux, oreilles, nez, langue et peau). Nous pouvons pratiquer cela en nous accordant à des sensations spécifiques.
  • La proprioception implique un retour sensoriel du corps lié à la gravité lorsque nous bougeons. Par exemple, lors d’une pratique de yoga ou d’une danse.
  • L’intéroception comprend l’expérience sensorielle du corps interne. Par exemple, la faim, la soif, la douleur ou la température corporelle (3).

En résumé, le corps capte les informations par les cinq sens, par le mouvement et par les sensations internes. Les pratiques d’incarnation visent à nous reconnecter à ces différents systèmes de feedback, à intégrer le corps et l’esprit et à réguler le système nerveux.

L’intéroception ou la conscience intéroceptive, comme la faim et la satiété, présentent un intérêt particulier dans le domaine des troubles de l’alimentation (TA), car il existe une perturbation de la conscience de ces signaux internes (4).

L’incarnation et les troubles alimentaires

 

Au fur et à mesure du développement des troubles alimentaires, les gens deviennent de moins en moins conscients de leurs sensations internes. Il existe un décalage entre les sensations ressenties et la capacité d’une personne à les reconnaître. Une étude a démontré que chez les personnes vivant avec des troubles alimentaires, les participants sont moins capables de percevoir avec précision leur rythme cardiaque en comparaison à ceux vivant sans troubles alimentaires (5). Cela suggère que la conscience intéroceptive, la capacité de savoir ce qui se passe à l’intérieur de notre corps, est perturbée chez les personnes vivant avec des troubles alimentaires. En conséquence, il peut devenir très difficile d’identifier et de répondre aux différents signaux de leur corps. Cela inclut également les émotions, car elles vivent elles aussi à l’intérieur du corps. Un trouble alimentaire peut apporter un soulagement temporaire à des émotions très fortes.

Cette déconnexion du corps se développe généralement comme un moyen de se protéger et constitue, entre autres, un mécanisme d’adaptation. Les pratiques d’incarnation aident à reconstruire la connexion entre l’esprit et le corps, en permettant un espace d’acceptation, de présence et de guérison.

Quelles sont certaines pratiques d’incarnation? 

 

Il existe une variété de pratiques d’incarnation. Voici quelques exemples :

  1. Le yoga peut être une excellente forme d’incarnation. Consultez notre article de blog pour plus de détails sur la façon dont le yoga peut soutenir le processus de rétablissement des troubles alimentaires.
  2. La relaxation musculaire progressive consiste à tendre un groupe de muscles lors d’une inspiration et à les relâcher lors d’une expiration. Cela aide les gens à prendre conscience de la tension physique et à apprendre à la libérer.
  3. Les exercices de respiration consistent à sensibiliser la respiration et à la manipuler d’une manière ou d’une autre pour réguler le système nerveux. Un exemple est la respiration à expiration longue, dans laquelle l’expiration est plus longue que l’inspiration.
  4. Les techniques de visualisation peuvent activer les mêmes parties du cerveau que lors de l’expérience de l’événement (3). Un exemple de visualisation peut être une promenade ou bien passer du temps avec un animal de compagnie préféré.
  5. La conscience sensorielle implique de prêter attention aux informations sensorielles entrantes. Par exemple, remarquer certaines choses que vous pouvez voir lorsque vous vous promenez.

Il est important de noter que les pratiques d’incarnation sont complémentaires au traitement traditionnel des troubles alimentaires et ne sont pas conçues pour les remplacer.

Conclusion

 
Les pratiques d’incarnation peuvent être très bénéfiques en complément au processus de rétablissement des troubles alimentaires. L’incarnation peut aider à devenir plus conscient des sensations internes du corps et à cultiver la relation entre l’esprit et le corps. Si vous recherchez un soutien supplémentaire dans votre processus de rétablissement, veuillez contacter notre équipe pour voir comment nous pouvons vous aider. Vous pouvez nous contacter au (514) 437-4260 ou nous envoyer un courriel à info@sooma.ca.
 
Vous pouvez également prendre un rendez-vous directement avec l’un·e de nos professionnel·le·s en cliquant sur ce lien.

Écrit par:

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Jessica Francis

Diététiste professionnelle

Références

  1. McBride, H.L., Kwee, J.L. Embodiment and Eating Disorders: Theory, Research, Prevention and Treatment. 2018. 
  2. Cascino G, Castellini G, Stanghellini G, Ricca V, Cassioli E, Ruzzi V et al. The Role of the Embodiment Disturbance in the Anorexia Nervosa Psychopathology: A Network Analysis Study. Brain Sciences. 2019;9(10):276: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6826416/
  3. Madeson, M. Embodiment Practices: How to Heal Through Movement. Retrieved on May 11 2023 at: https://positivepsychology.com/embodiment-philosophy-practices/
  4. Cook-Cottone, C. Embodiment and the Treatment of Eating Disorders. 2020.
  5. Pollatos O, Kurz A, Albrecht J, Schreder T, Kleemann A, Schöpf V et al. Reduced perception of bodily signals in anorexia nervosa. Eating Behaviors. 2008;9(4):381-388: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1471015308000044?via%3Dihub

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