Démasquer les cicatrices invisibles et les conséquences invisibles sur le bien-être mental
Introduction
Connor vit dans un monde où la technologie occupe une grande place dans ses activités quotidiennes. Il fait défiler sans fin Instagram ou TikTok, regardant la vie des autres. Beaucoup de ces soi-disant influenceurs des réseaux sociaux parlent de l’image corporelle et conseillent de suivre des pratiques pour obtenir un « corps parfait », comme avoir une alimentation saine et s’entraîner régulièrement. En conséquence, à un extrême, cela pousse certaines personnes à atteindre cet objectif. À l’autre extrême, d’autres, comme Connor, peuvent se sentir insécures par rapport à leur corps et pressées de se conformer aux normes sociales. Les préoccupations concernant l’image corporelle peuvent être une expérience stressante : elles peuvent réduire la confiance et l’estime de soi, et ces personnes peuvent se comparer constamment aux autres.
Chaque jour, Connor commence par un examen ritualisé de ses défauts perçus dans le miroir de la salle de bain. Il s’obsède sur chaque détail de ses yeux, de son nez, de sa bouche et de ses cheveux, au point d’être souvent en retard à l’école et au travail parce qu’il essaie toujours de modifier son apparence. Il s’obsède aussi sur les vêtements qu’il porte pour cacher son corps qu’il perçoit comme trop grand et pour éviter les critiques des autres. Connor aimait les soirées, mais il les évite maintenant car il pense que tout le monde jugera son apparence physique. Ce qui était autrefois une source de joie est devenu une source d’angoisse. Qu’est-ce qui explique cette difficulté sous-jacente que vit Connor et comment pouvons-nous l’aider à surmonter cette situation?
Au milieu des préoccupations répandues concernant l’image corporelle, il existe un sous-groupe de personnes qui font face à une bataille encore plus redoutable : un trouble appelé le trouble dysmorphique corporel (TDC). Cela va au-delà des fluctuations courantes de l’estime de soi et plonge dans un domaine où la perception de soi est déformée, ce qui peut avoir des conséquences négatives profondes. Mettons en lumière les difficultés souvent ignorées de ceux, comme Connor, qui luttent contre les complexités du TDC.
Qu’est-ce que le TDC ?
Le trouble dysmorphique corporel (TDC) est un trouble psychologique où les individus se perçoivent comme étant laids et ressentent une détresse importante en s’obsédant sur leurs défauts physiques perçus pendant au moins une heure par jour (Gorbis & Jamero, 2019). En conséquence, cela provoque des troubles importants dans le fonctionnement social, cognitif et/ou professionnel. Par exemple, ils peuvent éviter les interactions sociales ou aller au travail parce qu’ils pensent que les autres les jugeront en raison de leurs défauts physiques. Cela cause une grande détresse mentale et peut conduire à plus de suranalyse, créant un cercle vicieux de pensées négatives sur eux-mêmes. Pour soulager leur anxiété élevée, les personnes diagnostiquées avec un TDC adoptent des comportements compulsifs et répétitifs ou des actes mentaux. Par exemple, elles se regardent constamment dans le miroir, demandent aux autres de les rassurer sur leur apparence, ou comparent leur apparence à celle des autres. Les personnes atteintes de TDC ont tendance à mal interpréter les informations sociales ambiguës de manière plus négative et menaçante. Cela renforce leurs symptômes de TDC et leurs handicaps psychosociaux en maintenant leur perception déformée d’elles-mêmes et leurs idées de non-désirabilité sociale.

Prévalence du TDC
Les recherches ont montré que la prévalence du TDC varie entre 0,7 % et 2,4 % dans la population générale. Il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et les femmes atteintes du TDC sont plus susceptibles de souffrir également d’un trouble alimentaire. De plus, les symptômes du TDC ont tendance à apparaître avant l’âge de 18 ans. Il existe deux sous-types de TDC : la dysmorphie musculaire (DM) et le TDC par procuration (TDC-P).

Qu’est-ce que la dysmorphie musculaire (DM) ?
Les personnes atteintes de TDC peuvent percevoir des défauts physiques dans différentes parties du corps, comme leur peau, leurs cheveux, leur nez et d’autres parties. La dysmorphie musculaire (DM) est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Les personnes atteintes de DM éprouvent une grande détresse en pensant que leur corps ou leurs muscles sont trop petits et pas assez toniques. Elles s’entraînent de manière compulsive pour réguler leurs émotions, éviter la détresse et obtenir la silhouette corporelle qu’elles désirent en brûlant plus de calories.

Qu’est-ce que le TDC-P ?
Plutôt que de croire qu’ils ont des défauts physiques, les individus atteints de TDC-P sont préoccupés par les défauts physiques d’une autre personne, comme leur conjoint, partenaire, ou même un inconnu. Ils croient que les autres remarqueront ces défauts chez la personne qui les préoccupe et les jugeront. Cela provoque une grande détresse chez la personne atteinte de TDC-P et engendre des perturbations dans son fonctionnement quotidien.

Un fait intéressant sur la dysmorphie liée aux conférences vidéo (Zoom) ?
La situation de la COVID-19 a déplacé de nombreuses réunions vers des plateformes en ligne au lieu des rencontres en personne. Bien que ce ne soit pas un diagnostic officiel, la dysmorphie liée à Zoom décrit comment les appels vidéo peuvent affecter la manière dont les gens se voient à l’écran. Ces applications permettent de modifier l’apparence avec des éclairages améliorés et des filtres. Cela peut amener les individus à vivre une détresse importante, se fixant sur leur apparence physique et adoptant des comportements compulsifs pour corriger leurs défauts perçus. Par exemple, ils peuvent mettre plus de maquillage, porter des vêtements ou des bijoux plus chics, ou ajuster les paramètres de la caméra pour cacher ce qu’ils n’aiment pas. Les personnes présentant des symptômes de dysmorphie Zoom peuvent aussi être vulnérables au développement d’un TDC.

Effets mentaux du TDC
Il n’est pas surprenant que le TDC ait des effets débilitants sur la santé mentale. Les personnes atteintes de TDC vivent une anxiété et une détresse élevées liées à leurs défauts physiques perçus, ce qui peut être accablant et persistant et entraîner une perturbation dans le fonctionnement quotidien. Les pensées constantes sur leurs défauts perçus rendent difficile la concentration et l’attention, affectant des domaines comme le travail, l’école et les activités quotidiennes. Les personnes atteintes de TDC ont tendance à être déprimées, ce qui peut entraîner des sentiments de désespoir, de tristesse et d’insatisfaction par rapport à leur vie. Dans les cas graves, elles peuvent avoir des pensées ou comportements suicidaires. C’est pourquoi il est crucial que les professionnels reconnaissent les signes du TDC tôt et interviennent pour offrir un soutien et des traitements.

Conclusion
Il est essentiel de mettre en lumière l’impact du TDC sur la santé mentale. Ses effets négatifs envahissent les recoins de l’esprit, laissant les individus piégés dans un enchevêtrement de critiques incessantes sur eux-mêmes. Le fardeau mental du TDC n’est pas seulement une lutte avec le miroir, mais une bataille constante contre ses propres pensées, où chaque défaut est amplifié et la valeur de soi devient une victime. Il est donc important de contacter des professionnels si vous traversez des difficultés liées à l’image corporelle et à la dysmorphie corporelle afin de recevoir un traitement approprié et personnalisé pour restaurer votre perception de la réalité.
Restez à l’affût de la Partie 2 de ce blog, où nous discuterons de différentes stratégies pour se remettre du TDC. En attendant, si vous vous reconnaissez dans certaines des informations ci-dessus, sachez que les professionnels de Sööma peuvent vous aider à mieux comprendre et surmonter cette obsession débilitante. Contactez-nous dès aujourd’hui pour découvrir comment nous pouvons vous aider à l’adresse info@sooma.ca ou au 514-437-4260.
Par: Paul Vincent Marasigan, étudiant McGill
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Références
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Gorbis, E. & Jamero, J. (2019). Comparing and contrasting body dysmorphic disorder and eating disorders. Journal of Aesthetic Nursing, 8(3), 123-127.
Martenstyn, J. A., Aouad, P., Touyz, S., & Maguire, S. (2022). Treatment of compulsive exercise in eating disorders and muscle dysmorphia: A systematic review and meta-analysis. Clinical Psychology-science and Practice, 29(2), 143–161. https://doi.org/10.1037/cps0000064
Sarangi, A. K., Yadav, S., Gude, J., & Amor, W. (2022). Video Conferencing Dysmorphia: Assessment of Pandemic-Related Body Dysmorphia and implications for the Post-Lockdown era. Cureus. https://doi.org/10.7759/cureus.22965
Subtypes of BDD – BDD. (2023, April 21). BDD. https://bdd.iocdf.org/about-bdd/subtypes-of-bdd/