Avez-vous déjà entendu parler de « l’orthorexie »? C’est un terme qui décrit un type de comportement alimentaire perturbé. Bien qu’elle ne soit pas officiellement considérée comme un trouble alimentaire dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), elle décrit une tendance à se tourner vers des aliments « sains » et « naturels », ce qui mène souvent à une peur extrême de consommer des aliments « malsains » ou “mauvais”.
Qu’est-ce que l’orthorexie?
Le terme « orthorexie » a été fondé dans les années 1990 et décrit une obsession pour une alimentation « saine » qui met la santé d’un individu en danger. Depuis, cela est considéré comme une forme de comportement alimentaire perturbé. L’étymologie du mot « orthorexie » renvoie au grec ortho ou « droit » ou « correct », et orexis ou « appétit », ce qui signifie littéralement « appétit correct », mais en pratique cela signifie « régime alimentaire correct ».
Les signes de l’orthorexie comprennent:
- La vérification compulsive des listes d’ingrédients et des étiquettes nutritionnelles
- Une augmentation de la préoccupation des ingrédients « naturels »
- L’évitement de plusieurs groupes alimentaires (ex: tout sucre, tous les glucides, tous les produits laitiers, toutes les viandes, tous les produits d’origine animale)
- Une incapacité à manger autre chose qu’un groupe restreint d’aliments considérés comme « sains » ou « purs »
- Un intérêt inhabituel pour ce que les autres mangent pour évaluer la qualité nutritionnelle
- Consacrer des heures par jour à réfléchir à la nourriture qui pourrait être servie lors d’événements à venir
- Vivre une grande détresse lorsque des aliments « sécuritaires » ou « sains » ne sont pas disponibles
- Suivre de manière obsessionnelle des blogs sur la nourriture et un « mode de vie sain » sur les réseaux sociaux.
Comment notre culture affecte-t-elle l’orthorexie?
La société moderne accorde une grande importance aux choix liés à la santé. Faire des choix « sains » ou « bons » peut motiver quelqu’un à faire des changements drastiques dans leur régime alimentaire et leur mode de vie dans le but d’atteindre une santé physique optimale. Cependant, ce que nous ne prenons pas en compte sont les implications pour la santé mentale, émotionnelle et sociale de tels changements, ainsi que les implications physiques qui accompagnent le fait de limiter une variété d’aliments. Les médias sociaux et la culture de la remise en forme encouragent également les tendances orthorexiques à limiter, restreindre et surveiller les aliments riches en énergie ou transformés. Des exemples de cela incluent la réduction de la nourriture de restaurant ou à emporter, la limitation des aliments de commodité, l’élimination ou la restriction de groupes alimentaires comme les glucides blancs, et l’instauration de « jours de triche » (impliquant qu’il y a quelque chose de moralement faux avec l’action prévue!). Cela crée une relation difficile avec ces aliments, car ils portent maintenant une étiquette de « mauvais » et la culpabilité ou la honte peuvent accompagner leur consommation.
L’orthorexie peut-elle être diagnostiquée?
L’orthorexie n’est pas formellement reconnue dans le DSM, et il n’est pas clair si elle est une sous-catégorie ou une présentation d’autres troubles alimentaires, tels que l’anorexie ou un trouble de l’alimentation restrictif et/ou évitant (ARFID), ou si elle est un trouble autonome. L’orthorexie ne peut pas être diagnostiquée officiellement, mais les symptômes mentionnés ci-dessus peuvent servir de guide pour explorer à quoi ressemblerait le traitement.
Comment surmonter l’orthorexie?
Le traitement de l’orthorexie peut nécessiter une approche multidisciplinaire avec un médecin, un.e diététiste et un.e psychologue. Étant donné que les personnes atteintes d’orthorexie sont préoccupées par leur santé, il peut être plus facile pour elles de rechercher un traitement. Le traitement pour quelqu’un pourrait ressembler à ce qui suit:
- Remarquer quelles règles alimentaires se sont développées, et quels aliments ont été classés comme sains et malsains.
- Réfléchir aux biais que l’on a hérités de la famille, des amis, de la culture ou des médias sociaux
- Grâce au travail avec un.e diététiste, se diriger vers la liberté alimentaire en s’engageant dans des expositions aux aliments que nous considérons comme »malsains » ou « interdits ». Ceci nous permettra les pensées, les sentiments ou les comportements qui surgissent lorsqu’on est confronté à ces aliments.
- Réparer sa relation avec la nourriture en déconstruisant les mythes et les idées liés à différents types d’aliments
Chercher de l’aide
Bien que s’attaquer à l’orthorexie puisse sembler décourageant, travailler avec des professionnels spécialisés dans les troubles alimentaires, tels que les diététistes chez Sööma, peut aider à vous accompagner vers une relation plus flexible et libre avec la nourriture! Si vous ou quelqu’un que vous connaissez lutte contre l’orthorexie, veuillez contacter notre équipe pour voir comment nous pouvons vous aider. Vous pouvez nous contacter au 514-437-4260 ou nous envoyer un courriel à info@sooma.ca.
Par: Elsa Chu, DtP. RD.
Sööma est une entreprise bilingue qui fonctionne en anglais et en français. Nous fournissons des articles de blogue, des recettes et des articles de diverses sources qui sont parfois écrits en anglais et parfois en français. Si vous vous sentez incapable d’accéder à un article ou à un sujet spécifique en raison d’une barrière linguistique, veuillez nous contacter à info@sooma.ca et nous serons heureux de traduire le contenu pour vous.