Avez-vous déjà rencontré quelqu’un qui a perdu ses règles et pensé qu’ils étaient chanceux? Ou bien aviez-vous déjà perdu vos règles et étiez heureux puisque vous n’aviez plus à gérer tous les soucis qui viennent avec? Pensez-y plus loin. Chez quelqu’un qui est biologiquement une femme, le fait d’avoir les menstruations montre le bon fonctionnement du corps. Même si vous ne voulez pas tomber enceintes ou bien avoir des enfants, la présence des menstruations jusqu’à l’âge de la ménopause est primordiale pour la santé.
Qu’est-ce-que l’aménorrhée?
L’aménorrhée c’est quand une personne qui est biologiquement une femme n’a pas eu ses règles pendant une période de 90 jours ou plus, soit l’équivalent de 3 cycles consécutifs manqués. Il y a 2 types d’aménorrhées – l’aménorrhée primaire et l’aménorrhée secondaire (7).
- L’aménorrhée primaire c’est quand une personne qui est biologiquement une femme n’a pas ses règles quand la puberté est atteinte.
- L’aménorrhée secondaire c’est quand une personne qui est biologiquement une femme a eu ses règles à la puberté mais que les menstruations ont été interrompus à cause de conditions de santé sous-jacentes.
Qu’est-ce-qui cause l’aménorrhée?
L’aménorrhée peut avoir de causes multiples, dont la restriction calorique, l’exercice physique excessif ou l’apport glucidique insuffisant. Contrairement aux croyances des gens, l’aménorrhée est plus susceptible de se produire à cause d’un manque d’énergie ou de troubles de l’alimentation qu’à cause d’un faible pourcentage de graisse corporelle. (3) (6).
RESTRICTION
Quand les gens suivent une diète hypocalorique, leurs apports sont généralement insuffisants pour alimenter leurs corps et répondre à leurs besoins. De plus, le fait que la restriction calorique peut causer l’aménorrhée montre à quel point cela affecte le corps négativement. Quand on fait de la restriction calorique, notre corps ressent la famine, et quand cette restriction calorique dure longtemps, le corps arrête d’envoyer l’énergie aux organes les moins vitaux à notre survie pour conserver le plus d’énergie possible.
On pourrait dire que notre corps devient en mode survie puisqu’il ne connaît pas la prochaine fois qu’il va avoir accès à la nourriture. Quand le corps est en mode survie, sa dernière priorité est de rendre la reproduction possible. Il essaye de se protéger et sait qu’il ne pourrait pas élever et prendre soin d’un autre être humain quand il est à peine capable de se protéger et de se nourrir (2) (4).
EXERCICE PHYSIQUE EXCESSIF
L’exercice physique peut être bénéfique pour la santé physique et pour la santé mentale. Toutefois, l’excès d’exercice pourrait être dangereux et pourrait même mettre la vie en danger. Les hommes et les femmes sont à risque d’une faible disponibilité énergétique (FDÉ) (quand les dépenses énergétiques sont supérieures aux apports énergétiques) pour plusieurs raisons :
- Difficulté de répondre aux demandes énergétiques de leur sport
- La restriction calorique intentionnelle à cause de pressions sur l’image corporelle
- La restriction de certains groupes alimentaires à cause de la désinformation
- Mauvaises pratiques alimentaires et alimentation insuffisante pour le sport
Parmis les symptômes d’une FDÉ, on trouve l’aménorrhée. Comme mentionné précédemment, quand le corps a une faible disponibilité énergétique, il interrompe l’axe de reproduction pour se concentrer sur la survie et pour garder l’énergie pour les organes fondamentales au fonctionnement vital. Ainsi, c’est très important que les athlètes comprennent leurs besoins en énergie pour qu’ils planifient des stratégies faisant en sorte qu’ils répondent à leurs besoins selon le sport. Si vous vous souciez à propos de ceci, le travail avec une nutritionniste spécialisée en nutrition sportive et pratiquant avec une approche santé à toutes les tailles ®(HAES) pourrait être utile (2) (4).
APPORTS GLUCIDIQUES
Parfois, on pourrait trouver des gens qui ont un apport énergétique adéquat mais qui restreignent un macronutriment spécifique. La restriction glucidique stimule une réponse de famine dans le cerveau. En effet, la consommation suffisante de glucides contribue à et facilite la communication entre les neurones et les hormones qui régulent le cycle mentruel. On ne va pas rentrer dans la cascade d’évènements impliqués dans ceci, mais restez à l’affut pour un blogue de suivi adressant les impacts de la restriction glucidique sur les hormones spécifiques du cycle menstruel. Il est important de noter que les glucides contribuent à la régulation de plusieurs hormones extrêmement importantes, sans lesquelles notre corps pourrait atteindre un état de famine ayant un impact sur l’ovulation et la menstruation (6).

Que sont les effets physiques de l’aménorrhée?
COMMENT LA FDÉ IMPACT L’OESTROGÈNE?
La faible dépense énergétique a de multiples conséquences sur la santé : ça affecte les hormones, la santé osseuse, la fonction menstruelle ainsi que la santé mentale. La FDÉ diminue aussi les niveaux d’oestrogène, ce qui pourrait causer l’aménorrhée. L’oestrogène a plusieurs rôles sur la santé des personnes qui sont biologiquement des femmes : ça garde les os en santé et a plusieurs impacts sur la régulation des émotions et de l’humeur ainsi que sur la fonction cognitive (8) (9).
IMPACT SUR LES OS
Puisque l’oestrogène inhibe la résorption osseuse, c’est évident que de bas niveaux d’oestrogène peuvent réprimer la formation osseuse et augmenter les marqueurs de résorption osseuse. Ainsi, quand une personne souffre d’aménorrhée, la santé osseuse est affectée et le risque de fractures osseuses est augmenté à cause de la fragilité des os. La FDÉ et le RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport) contribuent aussi à une santé osseuse altérée pour les athlètes, surtout pour les individus qui sont biologiquement des femmes. Ceci explique pourquoi les athlètes atteints d’aménorrhée ont une diminution de masse osseuse ainsi qu’une diminution de marqueurs de formation osseuse, qu’on appelle aussi l’ostéopénie. L’ostéopénie pourrait mener vers une ostéoporose sévère après la ménopause si non traitée. Si l’aménorrhée résulte d’une restriction calorique, la fragilité osseuse pourrait être la cause d’une dénutrition, plus spécifiquement d’un manque de calcium et de vitamine D, deux nutriments primordiaux pour une bonne santé osseuse (1) (3) (5).
CONSÉQUENCES À LONG-TERME
Les adolescents atteints d’aménorrhée ont un risque plus élevé de développer des complications osseuses à long terme puisque c’est à l’adolescence que 60% de la masse squelettique est atteinte. Ainsi, c’est très difficile et même impossible de compenser et de reprendre l’entièreté de la masse osseuse à l’âge adulte, même si les règles sont retrouvées, et même si les niveaux de calcium et de vitamine D sont augmentés. C’est pourquoi il est essentiel qu’on se concentre sur la prévention dans cette population et qu’on traite les adolescents atteints d’aménorrhée rapidement. Sinon, ils vont avoir un risque augmenté de fractures osseuses durant l’âge adulte. Les régimes alimentaires restrictifs conduisent aussi vers la diminution de masse musculaire et de force; c’est pourquoi ils devraient être traités tout de suite, et ainsi éviter les conséquences à long-terme (3). Finalement, l’aménorrhée pourrait être à l’origine de difficultés avec l’ovulation et la grossesse à long-terme si non traités à cause de l’irrégularité menstruelle et hormonale permanente (8).
Que sont les effets psychologiques de l’aménorrhée?
Les impacts de la faible disponibilité énergétique sur la santé mentale
La faible disponibilité énergétique a autant d’impacts sur la santé mentale que sur la santé physique. En effet, la FDÉ dans les athlètes est corrélée négativement avec de multiples aspects de bien-être psychologiques : des tendances boulimiques, des traits dépressifs plus prononcés, de l’insécurité sociale, de l’introversion, des troubles de l’humeur et de la diminution de la capacité à gérer le stress (5). De plus, la faible disponibilité énergétique pourrait causer l’aménorrhée, ce qui veut dire qu’elle diminue aussi les niveaux d’oestrogène. Toutefois, la sécrétion d’oestrogène stimule la sécrétion de sérotonine, l’hormone du bonheur. Ainsi, un bas niveau d’oestrogène conduit à un bas niveau de sérotonine, ce qui pourrait subséquemment causer la dépression (8).

La recherche d’aide professionnelle
L’aménorrhée peut avoir de très sévères conséquences. Ainsi, c’est très important de la traiter et de traiter tout comportement nuisible qui pourrait contribuer à son apparition. Cela est possible en augmentant la disponibilité énergétique, en augmentant l’apport énergétique ou en diminuant la dépense énergétique. Nous vous recommandons fortement de demander de l’aide et des conseils professionnels si vous souffrez actuellement d’aménorrhée ou si vous pensez avoir une faible disponibilité énergétique. Demandez de l’aide et du soutien auprès d’une diététiste/nutritionniste spécialisée en nutrition sportive et en troubles alimentaires, consultez un psychologue et un médecin, et, si vous êtes athlète, informez votre entraîneur de votre situation puisqu’il pourrait être capable de vous orienter vers des professionnels de confiance (7). Enfin, essayez de garder de l’espoir! Cela peut sembler accablant, mais la plupart des problèmes liés à l’aménorrhée sont traitables et réversibles si le problème sous-jacent est résolu.
Par: Mia El-Eid, Coordinatrice de Marketing Numérique, en collaboration avec Annyck Besso, Diététiste Professionnelle
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- Elliott-Sale, K. J., Tenforde, A. S., Parziale, A. L., Holtzman, B., & Ackerman, K. E. (2018). Endocrine Effects of Relative Energy Deficiency in Sport. International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, 28(4), 335–349. https://doi.org/10.1123/ijsnem.2018-0127
- Gaudiani, J. L. (2018). Sick Enough: A Guide to the Medical Complications of Eating Disorders (1st ed.). Routledge
- Keller, J. L., & Faber, K. (2008). Hypothalamic Amenorrhea. Postgraduate Obstetrics & Gynecology, 28(21), 1–5. https://doi.org/10.1097/01.pgo.0000337875.34050.5a
- McCall, L. M., & Ackerman, K. E. (2019). Endocrine and metabolic repercussions of relative energy deficiency in sport. Current Opinion in Endocrine and Metabolic Research, 9, 56–65. https://doi.org/10.1016/j.coemr.2019.07.005
- Mountjoy, M., Sundgot-Borgen, J., Burke, L., Ackerman, K. E., Blauwet, C., Constantini, N., Lebrun, C., Lundy, B., Melin, A., Meyer, N., Sherman, R., Tenforde, A. S., Torstveit, M. K., & Budgett, R. (2018b). International Olympic Committee (IOC) Consensus Statement on Relative Energy Deficiency in Sport (RED-S): 2018 Update. International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, 28(4), 316–331. https://doi.org/10.1123/ijsnem.2018-0136
- Myers, V. (2021, April 20). Nourishing Women Podcast: 256: Why Carbs Are Essential for Amenorrhea Recovery. Nourishing Women Podcast. https://nourishingwomenpodcast.libsyn.com/episode-256-why-carbs-are-essential-for-amenorrhea-recovery
- SCAN registered dietitian nutritionists (RDN) (2016). The Female Athlete Triad. Sports, Cardiovascular and Wellness Nutrition (SCAN). www.scandpg.org
- Shufelt, C. L., Torbati, T., & Dutra, E. (2017, May). Hypothalamic amenorrhea and the long-term health consequences. Seminars in reproductive medicine. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6374026/
- © USOPC Sport Nutrition Team. Low Energy Availability. United States Olympic & Paralympic Committee. https://www.teamusa.org/