La nourriture peut être un plaisir pour certains alors qu’elle peut être une expérience douloureuse pour d’autres. Ce dernier se traduit très probablement par des problèmes d’alimentation connus sous le nom de troubles de l’alimentation. Les troubles de l’alimentation ne sont pas causés par un seul facteur en soi. Les troubles de l’alimentation sont généralement un mélange de nombreux facteurs de risque, notamment : « vulnérabilité génétique/antécédent familial, insatisfaction corporelle, faible estime de soi, perfectionnisme, prédisposition à ressentir des émotions négatives, suivre un régime et être stigmatisé en raison de son poids”. Les troubles de l’alimentation se développent chez les adultes, mais se développent également chez les enfants de moins de 12 ans! Les enfants sont naturellement des mangeurs intuitifs, ce qui signifie qu’ils suivent leurs signaux de faim et de satiété et choisissent la nourriture qui leur est disponible, sans qu’aucune connaissance nutritionnelle n’influence leurs décisions. Ceci est avant qu’ils commencent à subir des influences externes qui affectent leur façon de penser à la nourriture. Ils pourraient être tentés d’adopter de nouvelles façons qui semblent excitantes et « meilleures » que la façon dont ils ont appris à manger à la maison. Cette nouvelle façon de s’alimenter a de nombreux impacts sur le développement de l’enfant et une détection rapide de ce problème est cruciale. Ces nouveaux comportements peuvent être perceptibles à travers, entre autres, des 5 signes suivants :
1- Le ralentissement de la croissance
Ce signe montre que l’enfant manque gravement d’énergie et de nutriments, ce qui nuit à sa prise de poids et aussi à sa croissance de taille. La nutrition est particulièrement importante chez les jeunes pour leur développement physique et mental pour devenir des adultes. Lorsque ceci est addressé rapidement, ce ralentissement de croissance peut être inversée avec une nutrition adéquate. Des visites régulières chez le pédiatre sont utiles pour déterminer si l’enfant suit ses courbes de croissance; ceci soulignera rapidement qu’il y a un problème.
2-Alimentation de plus en plus restrictives
( par exemple, adopter un nouveau régime, éliminer progressivement des aliments ou des groupes d’aliments de l’alimentation)
Les enfants apprennent rapidement que la société associe un corps mince avec une vie heureuse et saine. Nous savons que l’apparence physique n’a rien à voir avec notre bonheur ou notre état de santé (si vous voulez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez lire Diet Culture Part 2 dans notre section blog). Mais pour les enfants, lorsqu’ils se posent des questions sur leur image corporelle, ils peuvent commencer à trouver des informations sur la nécessité de poursuivre une perte de poids. Cela peut mener à adopter des habitudes alimentaires différentes comme adopter un nouveau régime alimentaire, supprimer progressivement des aliments ou des groupes d’aliments, dans le but de modifier la forme et la taille de leur corps.

3-Manger jusqu’à l’inconfort, souvent ou à chaque repas
Avec la restriction vient inévitablement une alimentation excessive. Notre corps n’aime pas que nous n’écoutons pas nos signaux de faim, qui sont la façon dont notre corps demande de l’énergie pour lui permettre de faire sa journée. Pour tenter de nous faire manger, ces signaux peuvent devenir plus forts. Lorsque nous avons enfin accès à la nourriture, nous mangeons au-delà de notre niveau de confort physique. La consommation excessive de nourriture peut entraîner des douleurs physiques ainsi que de fortes émotions inconfortables (p. ex., culpabilité, honte). Les enfants ne sont pas à l’abri de ce phénomène. Manger au point d’être mal à l’aise peut se traduire par le fait que l’enfant essaie de gérer différentes émotions inconfortables qu’il éprouve en essayant de se réconforter avec de la nourriture. Remarquer que cette situation se produit peut être un drapeau rouge.
4-Disparaître aux toilettes après les repas
Certains comportements peuvent se faire en secret, comme l’abus de laxatifs ou les vomissements provoqués. Ceux-ci peuvent être une tentative de se sentir moins plein (dans le cas de manger au-delà du point d’inconfort) ou de réduire l’apparence, très normale, « ronde et pleine » de l’abdomen (communément appelée ballonnement). Il peut également servir d’un effort pour « diminuer » les calories consommées pour tenter de contrôler le poids. L’abus de laxatifs ou les comportements de vomissements sont nocifs pour l’enfant, d’autant plus qu’il y a de nombreux effets secondaires dangereux qui leur sont associés; l’érosion de l’émail des dents, le déséquilibre d’électrolytes ou l’inefficacité des laxatifs avec le temps. Les parents peuvent observer cela en surveillant l’utilisation de la salle de bain dans l’heure qui suit un repas et potentiellement remarquer certains des signes physiques suivants : visage enflé/gonflé, cicatrices/marques rouges sur les jointures/doigts, fluctuations de poids rapides ou odeur persistante de vomissements dans la salle de bain ou usage excessif de parfum pour dissimuler l’acte ².
5-Nouvel Intérêt ou un intérêt obsessif face à la nutrition
(par exemple, intérêt pour l’épicerie, la cuisine, les livres de régime, les émissions de cuisine ou de perte de poids…)

Avoir un grand intérêt pour la nutrition peut parfois être une chose positive, surtout dans le cas d’activités familiales, comme la préparation de repas ou la préparation de desserts en famille pour faire participer l’enfant au processus.
Ceci étant dit, il y a des moments où un enfant peut être exposé à des sources problématiques d’informations nutritionnelles qui peuvent avoir des effets néfastes sur lui. Les médias sociaux, les émissions de télévision et les magazines ont tendance à dépeindre la santé à travers le besoin de perdre du poids. Les enfants doivent éviter de consulter ces sources d’informations pour guider leurs choix alimentaires, car ils ont besoin de prendre du poids pour poursuivre leur croissance et leur développement et suivre leur courbe de croissance unique. Vous remarquerez peut-être que l’intérêt accru de votre enfant pour la nutrition entraîne des désaccords dans la cuisine alors que votre enfant commence à prendre le contrôle de son alimentation. Au départ, c’est fait avec de bonnes intentions, mais cela peut vite devenir problématique, où aucun contrôle parental n’est toléré de la part de l’enfant concernant la nourriture. Vous pouvez également remarquer un plus grand intérêt pour la cusine et la préparation d’aliments sans que votre enfant participe à déguster la nourriture qu’il prépare.
Conclusion
Ce ne sont que quelques signes, mais il en existe beaucoup d’autres. Les enfants sont vulnérables à la pression sociale et à la désinformation car ils apprennent continuellement à connaître le monde et à se connaître eux-mêmes. Ils augmentent leur charge de stress (généralement à l’école) et ils peuvent ne pas savoir comment exprimer ce qu’ils vivent émotionnellement.
En raison de la résilience de l’esprit humain, les enfants commencent à découvrir des moyens de faire face aux émotions et au stress et ceux qui sont vulnérables aux troubles de l’alimentation peuvent découvrir comment la nourriture peut apporter un sentiment de confort immédiat. Ils peuvent également tomber sur des informations nutritionnelles qui semblent intéressantes et semblent donner un sens de direction et de contrôle à la gestion des facteurs de stress quotidiens.
Observer avec curiosité et parler avec les enfants de leur expérience vécue peut être utile pour comprendre ce qu’ils vivent et d’où vient leur nouvel intérêt pour l’alimentation et la nutrition. En tant que parent, il est crucial de faire confiance à votre instinct au sujet des changements qui ne vous semblents pas normaux. Être conscient de ces signes est une première étape. En cas de doute, contactez une équipe de traitement spécialisée dans les troubles de l’alimentation ou les relations problématiques avec la nourriture. En règle générale, les enfants ont le meilleur pronostic le plus tôt que leur trouble de l’alimentation est détecté. Plus important encore, n’oubliez pas qu’il n’y a pas de cause spécifique aux troubles de l’alimentation et que personne n’est à blâmer.

Par: Ariel Comtois DtP., RD
Références
1.National Eating Disorder Information Centre (n.d.) A Parents’ and Caregivers’ Guide to Supporting Youth with Eating Disorders, National Eating Disorder Information Centre.
https://bodyprideca.files.wordpress.com/2019/05/nedic-parent-resource-web-version.pdf
2.Bulimia Help (2012) 21 Signs Some One Has Bulimia Nervosa, Bulimia Help Webpage.
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