Cela peut prêter à confusion, surtout lorsque les diététistes qui suivent l’approche « anti-régime » consultent les gens sur la façon de « manger sainement ». La relation que nous construisons avec la nourriture commence dès notre naissance ; et il y a beaucoup de choses qui peuvent affecter cette relation pendant que nous grandissons. En tant que parent ou soignant.e, il est normal d’avoir à cœur l’intérêt de votre enfant et il peut être difficile de savoir si les conseils que vous lui donnez sont utiles ou nuisibles. Au moment où votre enfant devient adolescent.e, il peut être intimidant de parler d’habitudes alimentaires en raison du risque de déclencher des pensées ou des comportements alimentaires malsains.
Il faut considérer les facteurs qui jouent un rôle dans le développement des troubles alimentaires.
Il y a beaucoup de stéréotypes face aux troubles alimentaires, tels que « seulement les femmes sont touchées » et que « ce mode de vie est un choix ». Si nous nous fions uniquement ses idéologies, nous risquons de nous déconnecter de la réalité que notre enfant a réellement un trouble alimentaire. Cela peut alors affecter le traitement et le soutien que cette personne reçoit. Par conséquent, comprendre et connaître les facteurs qui peuvent contribuer aux troubles alimentaires peut vous aider à discuter d’une saine alimentation avec votre adolescent.e.

LA BIOLOGIE
Il est possible qu’un.e adolescent.e développe un trouble alimentaire si un membre de sa famille proche (frère, sœur ou parents) a eu ou a un trouble alimentaire. En effet, certains gènes jouent un rôle dans la prédisposition des troubles alimentaires qui peuvent être transmis de génération en génération.

LES PROBLÈMES DE LA SANTÉ MENTALE
La dépression et l’anxiété sont liés aux troubles alimentaires.

L’ENVIRONNEMENT
Cela inclut, mais sans s’y limiter, les habitudes alimentaires des parents, des amis et de l’environnement proche d’un adolescent.e et l’effet négatif que les médias sociaux peuvent avoir sur les adolescents d’aujourd’hui.

LES SPORTS / ACTIVITÉS
Il n’est pas rare de voir des adolescents qui pratiquent un sport avoir des habitudes alimentaires malsaines à cause de l’idée que « plus je suis mince, plus je serai performant.e ».
Maintenant que nous connaissons les facteurs qui peuvent favoriser le développement d’un trouble alimentaire, nous pouvons explorer différentes façons d’aborder votre adolescent.e au sujet d’une alimentation saine sans créer une préoccupation avec la nourriture. Voici quelques conseils qui peuvent aider vous et votre adolescent.e à mieux comprendre la base des habitudes alimentaires saines.
Demander à votre adolescent.e de réfléchir à ce que signifie pour eux une alimentation saine.
Est-ce lié au poids ? Attachent-ils/elles une valeur morale aux aliments qu’ils/elles considèrent comme « sains » ? À quoi ressemblerait une journée de saine alimentation en termes de portions, de fréquence des repas et de choix alimentaires ? Cela vous donnera une idée de base sur la façon d’aborder une alimentation saine.
Éduquer votre adolescent.e sur le concept que tous les aliments conviennent.
Lorsque vous parlez de la nourriture, parlez de tous les aliments d’une manière positive ou neutre. Cela signifie qu’avoir de la pizza pour le dîner est tout aussi sain que d’avoir du poulet et du brocoli.
En évitant les « aliments plaisirs » comme la pizza, les frites, les bonbons et les gâteaux, vous faites croire à votre adolescent.e que ces aliments sont « mauvais ». S’ils/elles pensent que ces aliments sont mauvais, ils/elles feront de leur mieux pour les éviter. Repenser maintenant à l’époque où votre adolescent.e était enfant : qu’a-t-il/elle fait lorsqu’on lui a dit qu’il/elle ne pouvait pas avoir quelque chose ? Ils/elles le voulaient encore plus ! Notre corps sait quand nous nous restreignons (même cognitivement !) et fera tout en son pouvoir pour s’assurer qu’il obtient ce qu’il veut.

Manger régulièrement est essentiel
Encourager votre adolescent.e à manger souvent. Informez-les que rester trop longtemps sans manger peut provoquer une faim intense qui peut ensuite conduire à des crises d’hyperphagie. La règle d’or est de manger à chaque 2 à 3 heures. Une bonne façon de le mettre en œuvre est d’avoir des collations facilement disponibles. Des exemples seraient des légumes crus avec du houmous ou une trempette, des fruits avec des noix ou du fromage avec des craquelins. En disant cela, les impliquer dans la cuisine créera un environnement merveilleux où la nourriture est aimée et appréciée plutôt que redoutée.
Essayer d’expliquer que le faible poids n’est pas la quintessence de la santé
La santé peut prendre toutes les formes et toutes les tailles et ce que nous voyons sur les réseaux sociaux n’est pas une réalité pour la majorité des gens.
Le conseil le plus important de tous : ne parlez pas de poids ou d’apparence avec votre adolescent.e !
Supprimez l’accès aux balances et concentrez-vous sur le bien-être plutôt que sur le poids. Même les petits commentaires négatifs que vous vous faites sur votre apparence ou celles des autres peuvent déclencher quelque chose chez votre adolescent.e. Encourager votre adolescent.e à réfléchir à la fonctionnalité de son corps afin qu’ils puissent soulager la pression d’avoir une certaine apparence.
Conclusion
Si vous êtes préoccupé.e par les comportements alimentaires de votre adolescent.e, il est important d’obtenir de l’aide professionnelle afin qu’il/elle reçoive le meilleur traitement.
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Écrit par:

Vanessa Anoia
Diététiste professionnelle