Façons rapides de savoir si votre enfant a des comportements alimentaires désordonnés ou un trouble alimentaire

En tant que parent, la relation de votre enfant avec la nourriture peut révéler beaucoup sur son bien-être émotionnel et mental. Mais comment faire la différence entre des changements normaux dans ses habitudes alimentaires et des signes plus inquiétants de comportements troublés ou d’un véritable trouble alimentaire?

Détecter les signaux d’alerte tôt et apporter un soutien à temps peut tout changer. Ce blogue présente des moyens concrets et pratiques de repérer ces signaux dans les comportements alimentaires de votre enfant, avant que la situation ne s’aggrave.

Pourquoi il est important de détecter tôt les troubles alimentaires

Les comportements alimentaires désordonnés et les troubles alimentaires sont plus communs qu’on le pense. Ils peuvent toucher des enfants de tous âges, tailles corporelles, genres et origines culturelles.

Non traités, ces comportements peuvent nuire à la santé physique, au bien-être émotionnel, à la réussite scolaire et aux relations sociales.

En étant informé et vigilant, vous serez en mesure d’agir rapidement, d’offrir un soutien compatissant et d’orienter votre enfant vers les soins dont il a besoin.

Qu’est-ce qu’un comportement alimentaire désordonné?

Il s’agit de comportements irréguliers liés à l’alimentation qui ne correspondent pas nécessairement à un trouble alimentaire diagnostiqué, mais qui demeurent préoccupants.

Ils peuvent s’aggraver avec le temps et reflètent souvent une détresse émotionnelle, une faible estime de soi ou un besoin de contrôle.

Exemples :

  • Sauter des repas de façon régulière
  • Classer les aliments comme « bons » ou « mauvais »
  • Être obsédé par les portions, les calories ou des règles alimentaires strictes
  • Faire de l’exercice excessivement pour « compenser » un repas
  • Ressentir de la honte ou de la culpabilité après avoir mangé

Au fil du temps, ces comportements peuvent évoluer vers des troubles alimentaires comme l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie ou le trouble de l’alimentation sélectif et/ou évitant (ARFID).

Signes que votre enfant pourrait avoir des comportements alimentaires désordonnés

 

1. Changements visibles dans ses habitudes alimentaires

Votre enfant a-t-il soudainement commencé à manger beaucoup plus ou beaucoup moins que d’habitude? Évite-t-il les repas en prétextant qu’il « n’a pas faim » ou devient-il trop sélectif dans ses choix alimentaires?

Soyez attentifs aux comportements suivants:

  • Éviter les repas en famille.
  • Suivre des rituels alimentaires stricts (couper les aliments en petits morceaux, manger dans un ordre précis, etc.).
  • Devenir rigide ou anxieux à propos des routines alimentaires.

De tels changements de comportement peuvent indiquer un conflit émotionnel plus profond lié à l’alimentation.

 

2. Préoccupation excessive en lien avec la nourriture, le poids ou l’image corporelle

Si votre enfant parle souvent de sa silhouette, de sa taille vestimentaire ou de son apparence physique, ou s’il se compare constamment aux autres, cela peut être un signe d’une pression intériorisée ou d’un manque de confiance en soi.

Soyez attentifs aux comportements suivants:

  • Éviter les miroirs ou, au contraire, vérifier son apparence de façon obsessionnelle.
  • Changement dans leur façon de s’habiller (par exemple, porter des vêtements trop grands pour cacher leur corps).
  • Juge les autres sur leur apparence.

Même s’ils ne l’expriment pas explicitement, leurs actions peuvent être le signe d’une détresse liée à l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

3. Changements d’humeur ou retrait des activités sociales

Les troubles alimentaires reflètent souvent une détresse émotionnelle. Si votre enfant est devenu renfermé, d’humeur changeante ou moins intéressé par les choses qu’il aimait auparavant, son comportement alimentaire peut être le symptôme d’un problème plus large. 

Soyez vigilant si vous remarquez les points suivants:

  • Isolement pendant ou après les repas.
  • Une attitude défensive ou secrète lorsqu’on lui pose des questions sur son alimentation.
  • Expression de sentiments d’inutilité, d’anxiété ou de tristesse.

Sa relation avec la nourriture peut être une façon de gérer le stress ou les émotions qu’il ne sait pas comment exprimer.

4. Symptômes physiques ou baisse d’énergie

Une alimentation troublée peut avoir des effets visibles sur le corps. Vous pouvez observer:

  • Une fatigue constante, même après un repos suffisant.
  • Des maux d’estomac fréquents ou des nausées.
  • Des difficultés à se concentrer à l’école.
  • Une peau sèche, des ongles cassants ou une perte de cheveux.

Si votre enfant semble physiquement épuisé sans raison apparente, ses habitudes alimentaires pourraient en être la cause.

 

5. Va souvent à la salle de bain après les repas

L’un des signes les plus inquiétants est l’utilisation régulière de la salle de bain, et ce immédiatement après les repas. Cela peut être un signe de comportements compensatoires tels que des vomissements ou l’abus de laxatifs, en particulier s’il s’accompagne d’un comportement secret ou d’un stress lié à l’alimentation.

Ce comportement est souvent observé dans des troubles tels que la boulimie et doit être traité immédiatement avec l’aide d’un professionnel.

Signes indiquant que votre enfant souffre peut-être d’un trouble alimentaire plus sérieux

Il est parfois difficile de distinguer les comportements alimentaires désordonnés d’un trouble alimentaire, mais voici quelques signes qui peuvent indiquer la présence d’un trouble plus sérieux:

  • Rigidité extrême ou peur liée aux choix alimentaires ou aux situations liées à l’alimentation.
  • Changements rapides ou notables au niveau du poids, de la croissance ou du niveau d’énergie.
  • Cycles menstruels irréguliers ou interrompus – cela peut être un indicateur clé que le corps de votre enfant ne reçoit pas suffisamment d’énergie pour soutenir un fonctionnement hormonal normal.
  • Vérification fréquente de son corps ou insatisfaction intense vis-à-vis de son apparence.
  • Refus de manger devant les autres ou tendance à manger en secret.
  • Obsession envers la nourriture, les chiffres (calories, portions) ou l’exercice physique.
  • Signes physiques tels que des vertiges, des évanouissements ou des frissons.
  • Détresse émotionnelle liée à la nourriture, telle que l’anxiété, la colère ou la panique lorsque les routines alimentaires sont perturbées.

Si ces comportements s’aggravent ou deviennent plus fréquents, il est essentiel de demander l’aide d’un professionnel. Une intervention précoce peut améliorer les résultats et prévenir des complications émotionnelles et de santé à long terme.

Comment aborder votre enfant si vous êtes inquiet·ète

Faites preuve de curiosité, pas de critique

Abordez votre enfant avec bienveillance, sans confrontation. 

Posez-lui des questions ouvertes et douces, telles que :

  • « J’ai remarqué que tu ne prends plus de déjeuner ces derniers temps. Comment te sens-tu le matin ? »
  • « Tu sembles un peu préoccupé pendant les repas. Y a-t-il quelque chose dont tu aimerais parler ? »

Évitez de vous concentrer sur son poids, son apparence ou la quantité de nourriture qu’il consomme. Concentrez-vous plutôt sur son état émotionnel et rassurez-le en lui disant que vous êtes là pour le soutenir, pas pour le juger.

Repenser la façon de parler de la nourriture

Évitez d’utiliser des termes qui qualifient les aliments de « bons » ou « mauvais ». Parlez plutôt des aliments en termes de leur contribution à la croissance, à la réflexion, au jeu et à la concentration. Insistez sur le fait que la nourriture n’est pas quelque chose à craindre, mais qu’elle fait partie des soins à s’apporter à soi-même.

Quand demander de l’aide?

Même si vous n’êtes pas certain·e que le problème soit « grave », vous pouvez toujours demander conseil. En effet, un soutien précoce peut prévenir les complications à long terme et aider votre enfant à rétablir une relation équilibrée avec la nourriture et son corps.

Vous n’êtes pas seul et vous n’avez pas à vous débrouiller tout seul.

📞 Planifiez un appel découverte afin de discuter avec nos spécialistes et savoir quelles mesures prendre.

 

Si vous hésitez encore…

Il est tout à fait normal de se demander si vous réagissez de manière excessive. Mais faites confiance à votre instinct : si quelque chose vous semble « bizarre », c’est probablement le cas.

Posez-vous les questions suivantes :

  • Ces comportements deviennent-ils plus fréquents ?
  • Mon enfant évite-t-il les repas ou ment-il à propos de ce qu’il mange ?
  • Exprime-t-il de la culpabilité, de la honte ou de l’anxiété en lien avec la nourriture ?

Si la réponse à l’une de ces questions est oui, il vaut la peine d’avoir une conversation et d’envisager un soutien professionnel.

📨 Contactez notre clinique pour obtenir une aide confidentielle et des réponses à vos questions.

Comment favoriser une relation saine avec la nourriture à la maison

Créer un environnement favorable autour de l’alimentation et de l’image corporelle peut aider à prévenir l’apparition de troubles alimentaires.

1. Créez des repas calmes et agréables

Essayez de maintenir des repas familiaux réguliers et sans pression. Éteignez les écrans et profitez de ce temps pour créer un moment de connexion, sans vous concentrer sur ce que chacun mange ou en quelle quantité.

2. Montrez l’exemple d’une approche respectueuse en lien avec l’alimentation

Vos comportements tant que parents influencent beaucoup votre enfant. Évitez de critiquer votre corps, vos habitudes alimentaires ou vos choix alimentaires. Montrez-leur que vous appréciez une grande variété d’aliments sans culpabilité ni analyse excessive. 

3. Normalisez les émotions

Aidez votre enfant à développer sa littératie émotionnelle en l’encourageant à nommer et à partager ses sentiments. Lorsque les enfants se sentent en sécurité pour s’exprimer, ils sont moins susceptibles de se tourner vers la nourriture comme mécanisme d’adaptation.

4. Valorisez la diversité corporelle

Expliquez clairement que les gens ont des formes et des tailles différentes, et que chaque corps a de la valeur. Mettez l’accent sur ce que le corps permet de faire, et non pas sur son apparence. Mettez l’emphase sur la valeur de votre enfant au-delà de son apparence.

Vous n’êtes pas seul – Nous sommes là pour vous aider

Il peut être accablant de s’inquiéter des comportements alimentaires de votre enfant, mais demander de l’aide est une démarche forte et pleine d’amour. Que vous recherchiez des conseils précoces ou que vous soyez prêt à explorer les options de traitement, notre équipe est là pour vous soutenir, vous et votre famille.

Contactez notre clinique à info@sooma.ca ou au 514-437-4260.

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Prenez rendez-vous dès aujourd’hui pour un appel découverte afin de découvrir comment nous pouvons vous aider.

Vous pouvez également prendre un rendez-vous directement avec l’un·e de nos professionnel·le·s en cliquant sur ce lien.

 

Dernières pensées

Votre prise de conscience et votre inquiétude peuvent faire une réelle différence. Si vous avez remarqué des changements dans les habitudes alimentaires, l’humeur ou l’image de soi de votre enfant, n’attendez pas que la situation empire. Un soutien précoce peut aider votre enfant à se sentir en sécurité, vu et compris.

Et n’oubliez pas : il n’y a aucune honte à demander de l’aide. Vous n’êtes pas seul dans cette démarche, et le soutien est à portée de main, d’un simple appel ou d’un clic.

Écrit Par:

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Justine Chriqui

Justine Chriqui, Diététiste Professionnelle

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